Un Alsacien a joué un rôle important dans la conception du monument le plus connu de Paris, la tour Eiffel. Il s’agit de l’Alsacien Maurice Koechlin.
David Koechlin l’arrière-petit-fils de l’ingénieur nous raconte l’histoire de ce « pylône de 300 mètres de haut ».
Maurice Koechlin est né à Buhl (Haut-Rhin) en 1856. Il a fait ses études au lycée Jacques Preiss de Mulhouse . Précisément à Mulhouse (Alsace), qui fut un haut lieu de l’industrie au XIXe siècle. Des textiles à la chimie, la ville rhénane connaît alors un essor phénoménal, jusqu’à être surnommée «la Manchester française». «On ne doutait de rien, on croyait au progrès», précise Jean-David Koechlin. Puis, la guerre de 1870 éclate et fait de Mulhouse une cité prussienne. Certaines des grandes familles protestantes qui faisaient la prospérité de la ville s’exilent. Les Koechlin choisissent la Suisse. Le père de Maurice envoie ses enfants au Polytechnicum de Zurich, à la pointe mondiale en matière d’ingénierie, alors que les plus jeunes vont chez Pestalozzi, à Neuchâtel.
Le 1er novembre 1879, l’Alsacien va faire la connaissance de Gustave Eiffel. Il entre alors dans son entreprise de construction métallique et de travaux publics.
Avant de commencer à travailler sur le projet de la tour Eiffel, Maurice Koechlin signe d’importants chantiers comme le viaduc de Garabit (1879). Ce pont construit à 122 mètres au dessus de la rivière dans une région sujette aux vents violents marque l’invention du système de poutres. L’ingénieur va plus tard réutiliser ce type de structure dans son projet de la tour Eiffel. La même année, Maurice Koechlin s’attaque à la statue de la Liberté, projet confié à l’entreprise de Gustave Eiffel. Il dessine l’ossature de la statue haute de 46 mètres pour 120 tonnes, composée de 300 pièces.
Pour la commémoration du centenaire de la Révolution française de 1789, le gouvernement décide d’organiser une Exposition universelle qui comprend l’édification d’un monument. Gustave Eiffel fait encore une fois appel à l’ingénieur alsacien. Maurice Koechlin et Emile Nouguier présentent un avant-projet à Eiffel qui ne le trouve pas à son goût. Il valide finalement en juin 1884 le projet des deux ingénieurs qui déposent un brevet d’invention. Entre temps, l’ingénieur alsacien est devenu chef du bureau d’études à l’âge de 28 ans. Trois mois plus tard, Gustave Eiffel rachète le brevet du duo et promet de leur reverser 1% du coût de construction si la tour voit le jour.
Le pylône est alors renommé projet « Eiffel » et remporte le concours du monument à l’unanimité. Les travaux commencent le 28 janvier 1887 et s’achèvent le 31 mars 1889. « Ce n’est pas un problème pour mon arrière-grand-père que le projet ne soit pas connu sous son nom car Maurice Koechlin était un homme très modeste qui n’a jamais cherché la célébrité. En plus, ce n’est pas Gustave Eiffel qui a nommé la tour comme ça, c’est le public. Il était très connu et c’est normal, il était quand même le constructeur. Mon arrière-grand-père est seulement l’homme qui a eu l’idée initiale » explique David Koechlin.
Après avoir participé à la création de l’un des plus célèbres édifice du monde, Maurice Koechlin remplace en 1893, Gustave Eiffel à la tête de son entreprise. Elle prend le nom de société de construction de Levallois-Perret à la suite du scandale de Panama.
Maurice Koechlin, membre de la SIM, y invite Gustave Eiffel pour devenir Membre correspondant. Rôle qu’il accepte en remerciant la SIM par le don de deux ouvrages techniques présentant la construction de la Tour Eiffel, aujourd’hui conservés au sein de la BUSIM.
L’ingénieur de la plus haute tour du monde à l’époque, meurt l’âge de 89 ans, en 1946 en Suisse.